Une des dernières actions réalisées par notre ancien collègue et ami Guy Pütz, directeur adjoint à la formation professionnelle au Ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et responsable du CNFPC Esch-sur-Alzette, fut d’élaborer, en collaboration étroite avec l’ADEM, un programme de formation sur mesure pour les besoins en main d’oeuvre de Cocottes. Ce reportage réalisé début juin lui est dédié.
Cela fait maintenant 2 ans que Cocottes fait appel à l’ADEM lorsque l’entreprise de magasin traiteur recherche du personnel pour son atelier de cuisine ainsi que pour ses points de vente.
A l’occasion de cette campagne de recrutement, le conseiller employeur de l’ADEM chargé du secteur de la restauration, René Ludovicy, a immédiatement songé à lancer une collaboration avec le Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC) au vu du nombre de candidats souhaités par Cocottes. Pour rappel, le CNFPC qui dépend du Service de la formation professionnelle auprès du Ministère de l’Education nationale, réparti en deux centres de formation comptant environ 160 collaborateurs, offre un large panel de formations destinées aux jeunes, adultes, salariés et aux demandeurs d’emploi.
C’est ainsi que les trois acteurs ont développé une formation sur mesure pour les besoins de Cocottes.
En pratique, comment ça marche ?
Cocottes, l’ADEM et le CNFPC se réunissent et définissent le profil recherché des candidats pour le poste concerné. Les trois acteurs planchent ensuite sur la formation que le CNFPC va alors mettre en place : les modules, les heures de cours, la partie pratique et la partie théorique, etc. Clémentine Venck, directrice générale de Cocottes explique que « Cocottes ne recherche pas des candidats nécessairement hyper qualifiés. Nous cherchons les qualités humaines, l’envie de travailler et de la polyvalence dans les missions à réaliser. » Critère important pour un agent de production : être motivé, pouvoir travailler en continu en fin de journée ou la nuit. « On a rencontré des super profils qu’on a d’ailleurs directement engagés sans passer par la formation. Pour nous, c’est l’attitude face au travail qui importe, l’ouverture d’esprit aussi. »
L’ADEM peut alors entamer son large processus de sélection parmi les candidats inscrits correspondant à la demande de Cocottes. Une première séance d’information a lieu et les candidats sont ainsi sélectionnés parmi une centaine de profils. En parallèle, le CNFPC s’attèle à organiser les cours avec le formateur spécialisé dans le domaine de la cuisine. Ici, il s’agit de Thomas Heintz qui a fait ses gammes dans des restaurants étoilés et en tant que traiteur.
Durant les 6 semaines, les 11 candidats sont intégrés dans un parcours de formation mixant les soft skills et les hard skills. Thomas Heintz les coache et forme les candidats sélectionnés. « Cocottes nous fait part de son mode opératoire, de son mode de fonctionnement, de ses fiches recettes. Il importait à l’entreprise que j’enseigne aux candidats le vocabulaire professionnel utilisé dans l’entreprise et la technicité des gestes : tailler les légumes en julienne, composer les salades, maîtriser les cuissons etc. Je compose les menus qui sont ensuite réalisés par les candidats dans les cuisines du CNFPC à Esch-Belval. Pour moi, ils sont prêts à travailler ! »
Une partie essentielle de leur formation concerne l’hygiène alimentaire. Ils ont tous suivi le module de formation HACCP, capital pour les dirigeants de Cocottes.
Les candidats sont unanimes. Le stage de pré-session réalisé dans l’atelier de cuisine de Cocottes à Grass avant d’entamer toute la formation théorique et pratique était essentiel. « On a appris à se connaître et on a pu voir si ce métier était fait pour nous. »
Pour Océane, 32 ans, « le formateur nous a inculqué des compétences nécessaires et très importantes pour la pratique du métier d’agent de production : techniques de cuisine, modes de cuisson mais aussi droit du travail, école du dos font partie de tout le package. »
Ce qui est innovant, c’est qu’au milieu de leur formation, les candidats retournent en stage une semaine chez cocottes. Ainsi, les responsables de l’entreprise peuvent se faire une idée des progrès fournis au cours des semaines de formation et clarifient les compétences à renforcer encore davantage.
Diana et Poupina de continuer : « On est tous devenus amis en plus. La cohésion s’installe vite grâce au travail d’équipe. Le stage intersession nous a encore plus soudés. On a pu mettre en pratique ce que nous avions appris les premières semaines de formation. » Les recettes du hachis parmentier, de la ratatouille, des spécialités luxembourgeoises n’ont en effet plus de secret non plus pour Tommaso, 26 ans.
Inédit également pour cette formation : l’intégration des soft skills qui ont été travaillées par tout le groupe en fonction du métier et de l’employeur Cocottes. « C’est une plus-value de les former aux valeurs, à la culture de l’entreprise pour laquelle ils sont formés. Nous souhaitons continuer sur cette voie-là », précise Mélanie Archen, attaché à la direction du CNFPC.
Pour les responsables de la formation professionnelle au Ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et du CNFPC Esch-sur-Alzette « l’ADEM et le CNFPC ont un intérêt commun, celui d’être un tremplin pour l’emploi pour les candidats grâce à la formation. Ce n’est qu’en alliant nos forces que nous pouvons former les personnes par rapport aux besoins du marché de l’emploi. L’ADEM, grâce à sa proximité avec les entreprises, connaît le besoin en main d’œuvre du marché et nous, au CNFPC, nous pouvons nous aligner afin de proposer des formations sur mesure. Pour les candidats aussi bien que pour les employeurs, c’est un partenariat gagnant-gagnant. »
Suite à cette formation, Cocottes va embaucher 6 candidats en CDI pour le poste d’agent de fabrication. Tous sont prêts à réaliser les recettes du catalogue de Cocottes et ont pris leurs fonctions au 1er juillet !
« Travailler avec l’ADEM et le CNFPC est une plus-value pour nous. Ils connaissent nos besoins et sont toujours disponibles. Les candidats que nous recrutons ont des perspectives chez Cocottes. Ce qui nous importe est de les garder et de les faire avancer avec nous », conclut Clémentine Venck. D’ailleurs 5 nouvelles campagnes de formation et recrutement sont prévus jusqu’en 2022 pour les métiers d’agent de production et d’agent de vente.